Noriko Fuse
Atelier : 2 rue de la Riflette 89520 Treigny
©2024
Il émane des peintures et des monotypes de la japonaise Noriko Fuse une forme de grâce, un petit miracle de beauté qui jaillit du fragile équilibre entre la forme et le fond. D’étranges aplats contigus, se chevauchant en partie, jouant des transparences, dessinent des contours résolument abstraits, je dirais même obstinément abstraits. Et la magie opère. C’est la communication du vide et du plein : le plein et ses multiples nuances de gris, de blanc, de noir, qui émergent de l’espace laiteux, comme surgies de la matière même du papier.
Le vide qui enserre ces présences légères, qui vibre d’incandescence. À peine a-t-on posé le regard sur ce travail que l’on se sent ramené à l’essence même de la représentation.
L’essence même de l’art. Tout est silence soudain. Fluidité. Évidence. L’irruption de la forme crée une déchirure dans l’espace, comme le point d’un voyage en pays de poésie. Communion du vide et du plein. S’instaure un dialogue entre l’espace et l’expression. L’interstice du possible.
Ludovic Duhamel, Miroir de l'Art.
Le lieu.
Elle est partie de là.
Un mot et un espace s’ouvrent, qu’elle traduit grâce à la peinture et au dessin.
Dimension ouverte devant nous. Le voyage commence.
Au milieu de ses étendues vierges, l’esprit se libère. La perception se modifie et l’on aborde l’univers et la fragilité de la vie humaine.
Les tons gris amènent au calme et dans ce monde baigné par la lumière, les lignes représentent des racines, des vies. On se laisse ainsi pénétrer par cet espace qui est notre environnement immédiat et qui nous ramène à l’intime.
L’art vit et respire. Face à lui nous faisons de même.
Lieu vide, inoccupé qu’éclaire une lumière de source inconnue.
Loin des images et du bruit, c’est tout l’être qui se laisse absorber par ces couleurs sourdes, brutes, comme extraites de la nature pour servir directement l’œuvre picturale.
La peinture et le dessin s’allient pour signifier un lieu, un espace, la vision propre de l’artiste.
Un désir de revenir à l’essentiel, à l’origine du monde, à sa vibration par ce dépouillement sensible.
Virginie Plongeon